Les réseaux sociaux amplifient un mécanisme humain naturel : la comparaison. On voit surtout des contenus positifs, filtrés, qui donnent l’illusion que les autres réussissent mieux, vivent plus, ou sont plus heureux. Cette exposition permanente peut fragiliser l’estime de soi, surtout dans des périodes vulnérables. À force, on confond la vitrine numérique avec la réalité et l’anxiété s’installe. Savoir prendre du recul – se déconnecter, choisir ce qu’on suit – aide à sortir de ce cercle.
Sur les réseaux comme sur les applications de rencontre, l’abondance de choix pousse à chercher sans cesse “mieux”. Cette quête infinie crée une fatigue décisionnelle : plus on swipe, plus on doute de ses propres choix. Le décalage entre attentes idéalisées et réalité alimente alors l’insatisfaction. La recherche montre que ce n’est pas la quantité de temps passé en ligne qui pèse, mais la façon dont on utilise ces plateformes. Recentrer ses critères et accepter l’imperfection réduit cette pression.
Les plateformes sont conçues pour capter l’attention : notifications, likes, “streaks”, tout stimule la dopamine comme un mécanisme d’addiction. La peur de manquer une interaction pousse à vérifier son téléphone de manière compulsive, parfois au détriment du sommeil et du calme mental. Plus on consulte de manière passive, plus l’anxiété augmente. La clé n’est pas d’éliminer le numérique, mais de retrouver du contrôle sur ses usages. Se déconnecter régulièrement permet de casser l’habitude et de rééquilibrer l’attention.
La FOMO naît souvent d’un double besoin : être reconnu et rester “dans le bon rythme” social. Voir les activités, sorties ou réussites des autres peut créer une angoisse d’être à côté de sa propre vie. Cette peur nourrit l’utilisation compulsive : plus on regarde, plus on se compare, plus l’anxiété augmente. Dans les études sur les rencontres en ligne, la FOMO mène aussi à une surcharge mentale et à la délégation de ses choix aux algorithmes. Développer une “intelligence numérique” – savoir quand arrêter, vérifier ses besoins – aide à sortir de cette spirale.
Avec les réseaux, on peut montrer qui l’on est à tout moment : son style, ses activités, son corps, son quotidien. Cela encourage souvent une présentation idéalisée, plus flatteuse que la réalité, qui fragilise parfois l’estime de soi. Ce besoin de paraître peut influencer les choix du quotidien : faire une activité pour la poster, esthétiser un moment plutôt que le vivre. Les études montrent que ce n’est pas le temps passé en ligne qui affecte l’estime personnelle, mais la manière dont on se représente. Revenir à une expression authentique – et accepter ce qu’on ne montre pas – protège notre rapport à nous-mêmes.